Volume 10 - 2005 Editor: Giovanni Torello |
Abril de 2005 - Vol.10 - Nº 4 France - Brasil- Psy SOMMAIRE (SUMÁRIO) 1. QUI SOMMES- NOUS (Quem somos) FRANCE-BRASIL-PSYCHIATRIE est le nouvel espace virtuel de “Psychiatry on Line” offert aux professionnels du secteur de la santé mentale d'expression lusophone et française. Ainsi, les lecteurs pourront désormais y trouver des traductions en français et en portugais d'articles concernant la psychiatrie, la psychologie et la psychanalyse. Sans oublier les rubriques habituelles : actualités, réunions et colloques, formations, associations, revues, sélection de sites. QUEM SOMOS ? FRANCE-BRASIL-PSYCHIATRIE é o novo espaço virtual de “Psychiatry On Line” oferto aos profissionais do setor da saúde mental de expressão lusófona e portuguesa. Assim, os leitores poderão doravante nela encontrar traduções em francês e em português de artigos abrangendo a psiquiatria, a psicologia e a psicanálise. Sem esquecer as rubricas habituais : atualidades, reuniões e colóquios, formações, revistas, seleção de sites.
2. L'OEUVRE DE JOSÉ OTÁVIO DE FREITAS Docteur Eliezer de Hollanda Cordeiro RESUMÉ: Psychiatre, écrivain, intellectuel engagé, José Otávio de Freitas fut l'auteur d'une oeuvre scientifique et littéraire importante. En effet, ses publications abordent plusieurs domaines du savoir: psychologique, psychiatrique, psychanalytique, psichométrique, sociologique et littéraire. Toutefois, de cet oeuvre éclectique nous pouvons détacher deux aspects marquants: la défense et l'illustration d'une sémiologie psychiatrique basée sur le modèle médical, et l'emploi systématique des tests mentaux dans l'étude du comportement humain. Ses idées, éléborées au début de la moitié du siècle dernier, traduisent diverses influences de penseurs qui s'inscrivent dans la grande Histoire de la psychiatrie, notamment française et allemande. INTRODUCTION De même que la sémiologie est la science des signes et que la sémiologie médicale étudie les signes des maladies, la sémiologie psychiatrique est le premier temps de l'examen clinique, dont l'objectif consiste à reperer les symptômes(isolés ou réunis en syndromes) qui vont permettre le diagnostic, le pronostic et le traitement d'une maladie mentale. La psychométrie, comme nous le savons aussi, registre et cherche à mesurer les phénomènes psychiques au moyen de méthodes expérimentales étalonnées, les tests mentaux. Dans ces domaines, José Otávio de Freitas fut l'un des auteurs bésiliens le plus prolifiques, comme nous pouvons nous rendre compte dans l'article que lui a consacré Othon Bastos,à l'intention des jeunes psychiatres(1). En effet, la bibliographie qu'il nous offre montre un José Otávio de Freitas abordant des sujets aussi importants que multiples, mais tout spécialement ceux concernant la sémiologie et la psychométrie, omniprésents dans ses conférences, activités universitaires et recherches. Ce sont ces aspects de son oeuvre que nous prétendons aborder dans cet article. Nous devons cependant observer que certaines de ses publications sur des sujets importants, tels la sociologie, le marxisme, ou la psychobiographie, ne doivent par être negligées par quiconque cherchant à étudier la totalité de l'oeuvre de cet éminent psychiatre né dans le Pernambouco. SÉMIOLOGIE PSICHIATRIQUE ET MODÈLE MÉDICAL La psychiatrie est l'une des spécialités de la médecine et la sémiologie psychiatrique un aspect particulier de la sémiologie médicale,telles sont les deux convictions, érigées en principes, qui vont guider JOF dans tous ses travaux. Ceux-ci cherchaient à répondre et à illustrer ces principes, dans une visée objectiviste de la clinique psychiatrique qui le conduisait à en rechercher les éléments typiques, démontrables, afin de répondre aux exigences de la connaissance scientifique.Ainsi,dans son article « Eléments de base en sémiologie psychiatrique »(7), il écrit: “La sémiologie psychiatrique ne peut pas être distincte de la sémiologie médicale[...] ni par sa méthode ni par son objet”. Bien au contraire, “elle doit être considérée comme partie d'un même ensemble de connaissances, pour ne pas s'écarter de la réalité”. Concordance des temps, communauté des idées: cette réflexion sur la sémiologie psychiatrique marqua aussi l'oeuvre du psychiatre français, George Daumézon(5), l'un des pionniers de la réflexion et de la mise en place du secteur psychiatrique dans son pays. Contemporain de JOF, G. Daumézon définissait la psychiatrie comme “une discipline dont la structure est déterminée par le modèle scientifique du savoir médical, et la sémiologie comme étant un temps nécessaire, préalable à la construction de ce modèle et à la conception de son action thérapeutique”. Extrêmement lucide et visionnaire, G. Daumézon nota, dans les années 1970, les ménaces qui pesaient sur la psychiatrie, déplora le discrédit de la sémiologie et proclama la nécessité de son apprentissage. Et il ajouta que, “si la sémiologie n'était pas la base de tout le savoir psychiatrique, son existence était nécessaire à la garantie de la réalité de ce savoir” (6). PSYCHOMETRIE ET PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE Les références de JOF à la psychologie appliquée aux tests mentaux sont nombreuses, démontrant un intérêt bien compréhensible, si nous prenons en compte sa vision de la psychométrie en tant que discipline dont les méthodes étaient capables de fournir la rigueur, l'objectivité et la garantie scientifiques qui manquaient à la sémiologie psychiatrique. Parmi les tests utilisés par JOF, il convient de citer l'analyse factorielle, le dessin du bonhomme, certaines épreuves psychomotrices et la biotipométrie. Il employait ces tests en clinique psychiatrique, notamment pour l'établissement du diagnostic de certaines entités nosologiques telles la schizophrénie et les dépressions, mais aussi dans l'évaluation psychologique de certaines catégories professionnelles. Rappelons que la psychologie expérimentale a pris son essor notamment avec les travaux de Wilhem Wundt(1832-1920), lesquels vont lui donner le statut de discipline scientifique et autonome à la fin du XIXème Siècle (4). En effet, l'importance des travaux et publications du Maître allemand , son idée de créer le premier laboratoire de psychologie expérimentale au monde, à Leipzig, (1879), grâce aussi à ses élèves étrangers, d'autres laboratoires semblables au sien verront le jour en Allemagne, France, Angleterre et Etats Unis. De ces laboratoires sortiront les premières échelles psychométriques qui démontreront l'utilité de la nouvelle psychologie expérimentale , répondant aux demandes des forces armées, des écoles, des centres de santé et de l'industrie (4). L'application des tests mentaux en clinique psychiatrique a gagné le monde entier et, “dès 1925, écrit Othon Bastos(1), le premier institut de psychologie brésilien a vu le jour à Recife, [où] l'utilisation des techniques psychologiques em psychopatologie clinique est devenue si banale à cette époque, qu'elle était même considerée comme l'une des caractéristiques de l'Ecole Psychiatrique de Recife”. Ce fut dans ce contexte que JOF est devenu le plus important représentant de ce courant psychiatrique qui utilisait des épreuves, des questionnaires et les tests à la recherche de l'objectivité sémiologique. Il a utilisé constamment la psychométrie comme un aspect important de l'examen clinique et pour l'étude du comportement humain. D'où son combat en faveur de l'entrée de la psychométrie dans le répertoire diagnostic des psychiatres brésiliens, étant donné son utilité en vue de la distinction entre “normalité” et “aliénation”. L'APPORT DE LA PSYCHIATRIE FRANÇAISE José Otávio de Freitas connaissait bien la psychiatrie française, il a écrit des articles en français et a participé à des congrès internationaux en présentant des contributions dans cette langue. Rappelons que l'histoire de la psychiatrie au Brésil a suivie presque pas à pas les grandes étapes du mouvement psychiatrique français. Maurício Medeiros a écrit à ce propos : “à la suite du geste fameux de Pinel, libérant les malades mentaux à la Salpêtrière(...) Sigaud, médecin français établit au Brésil, a écrit dans un journal médical un article devenu historique, dans lequel il attirait l'attention des autorités sur le spectacle regrettable des fous déambulant dans les rues de Rio de Janeiro, servant de cible aux rires et sarcasmes des voyous, parfois même l'objet de violences et même d'actes criminels”(15). Dans un autre passage, M. Medeiros ajoute: “Un an après la loi française du 30 juin 1838 sur l'assistance aux alienés, un médecin d'origine italienne, De Simoni, lança au Brésil l'idée de la création d'un établissement spécial pour les soins aux malades mentaux, établissement inauguré officiellement en 1852” (15). Il remarqua encore que la première loi brésilienne règlementant l'assistance aux malades mentaux(1852) fut nettement inspirée des idées d'Esquirol. Tel est aussi l'avis de Pacheco e Silva(16) “pour qui l'oeuvre de Pinel et Esquirol a sûrement exercé une grande influence sur l'esprit des aliénistes brésiliens, quand ils ont conseillé à l'Empereur du Brésil de faire construire un hôpital psychiatrique selon les instructions de ces deux savants, qui ont leur statue placées à l'entrée de l'hôpital Pedro II, du nom de l'empereur.” Pacheco e Silva signale encore, “qu'avant la Première Guerre mondiale, l'enseignement de la psychiatrie française dominait dans les écoles médicales brésiliennes”. Les exemples de cette omniprésence de la psychiatrie française au Brésil ne manquent pas, nous les avons remarqués y compris dans la classification officielle des maladies mentales en vigueur au Brésil de 1910 jusqu'en 1948. En effet, on y perçoit que la “psychasthénie”, la “neurasthénie” et même la “chorée” étaient rangées dans une seule entité: celle des “psychoses névrotiques”(...). Or, cette classification avait repris celle de Gilbert Mallet, datant de 1903, notamment en ce qui concerne le chapitre traitant du groupe des névroses (3). Par ce trop court rappel historique, nous avons voulu montrer que JOF, de même que presque tous les intellectuelles brésiliens de son époque, ont été marqués par l'influence française, non seulement dans leur formation scientifique mais aussi littéraire, sociale et politique. L'INFLUENCE D'EMIL KRAEPELIN De même que les psychiatres de son époque, l'itinéraire scientifique de JOF fut marqué par l'oeuvre d'Emil Kraepelin(1856-1926), dont il prendra à son compte bon nombre de concepts: négativisme, opposition, indifférence, chronicité, malignité et même la méthodologie clinique qui etait la sienne, pour distinguer les catégories spécifiques de l'aliénation mentale. L'exemple du concept kraepelinien de malignité permet de nous rendre compte de la perspective sémiologique adoptée par JOF. En effet, celui-ci écrit à ce propos: “la catégorie nosologique de la schizophrénie n'acquiert sa valeur pratique qu'à partir du moment où elle se réfère à un complexe de symptômes et à un pronostic de malignité. Le caractère de malignité est la clé du disgnostic de la schizophrénie” (7). Il entend par malignité “ quelque chose parfois seulement pressentie...qui devient perceptible par la qualité d'imposition extérieure d'une symptomatologie étrangère aux éléments intrinsèques du malade. Tandis que chez les déments ou les détériorés organiques, on a dans dans leur symptomatologie une évidence d'effacement global, chez le schizophrène l'on apperçoit au contraire, le trouble nettement dysharmonique par rapport à ses manifestations. A lieu d'une extinction, cela suggère une désorganisation. Cette atteinte chaotique et pourtant profonde et irreversible est un élément de première qualité, en tant que dimension fondamentale du diagnostic clinique”(7). En réalité, la démarche qui a été la sienne est nettement kraepelinienne par l'importance accordée au pronostic et surtout parce que sa lecture du concept de malignité est une sorte de variante du concept de chronicité utilisé par Kraepelin. Ainsi définie, la notion de malignité se rapproche de celle utilisée en pathologie générale et se confond aussi avec cet autre concept décrit par Bleuler, la dissociation. En s'inspirant de Kraepelin, le plus éminent constructeur de la nosographie psychiatrique, JOF a élaboré une oeuvre craracterisée par une réelle richesse clinique et une description minutieuse de certains concepts sémiologiques. Il pourrait paraitre superflu de s'étendre si longtemps dans l'analyse des travaux d'un seul auteur brésilien. Pour ma part, je ne le pense pas, car José Otávio de Freitas peut être considéré como le représentant majeur de tout un courant psychiatrique au Brésil. Par son intermédiaire, c'est ce courant de la psychiatrie somatique, évaluatrice, adepte de la psychométrie qui est ici examiné. JOSÉ OTÁVIO DE FREITAS ET LA PSYCHANALYSE Il a vécu à une époque où la psychanalyse avait déjà atteint son apogée et influencé la psychopathologie. Bien entendu, il n'a pas échappé à cette influence , perceptible dans l'utilisation qu'il faisait de certains concepts freudiens, tels les mécanismes de défense du moi(11). Toutefois, nous sommes en présence d'une curieuse voie d'utilisation de la psychanalyse par certains psychiatres, lesquels, tout en parlant de mécanisme de défense nient l'inconscient qui est le lieu même où se déroulent ces processus. Ainsi, ils réduisent d'un seul coup la portée et la richesse des mécanismes de défense, confondant signe et symptôme. Or, pour l'analyste, les mécanismes de défense relévent des signes au sens où l'entendent Littré et Robin, repris par George Daumézon: “Les symptômes deviennent des signes dans l'esprit de l'observateur qui apprécie...On ne doit pas confondre signe et symptôme; le signe est une conclusion que l'esprit tire des symptômes observés: le signe appartient au jugement, le symptôme aux sens”(6). Cette confusion est à l'origine des contradictions que nous pouvos remarquer lorsque JOF aborde la question des mécanismes de défense du moi dans son article “Eléments de base en sémiologie”. Il récusait l'inconscient et la notion de conflit psychique, le rôle de la sexualité dans les états pathologiques, l'intentionnalité des conduites humaines,bref la nature inconsciente des mécanismes de défense du moi. Il lui manquait, sans doute, l'expérience vécue d'une analyse personnelle, tous ces éléments pouvant expliquer la façon réductrice dont il a parlé de la théorie freudienne. A la recherche d'un fondement objectif pour la sémiologie, il a dénoncé le subjectivisme, soutenant que “les problèmes nosologiques en psychiatrie résultaient, en somme, du subjectivisme d'une sémiologie qui ne permettait pas l'établissement de concepts précis et homogènes capables de devenir les fondements d'une classificatios des maladies ”(8). Il visait essentiellment la sémiologie psychanalytique, “dont l'attitude irrationnelle rendait impossible l'appréhension de l'objet de la connaissance par des méthodes systematisées, celles-ci étant remplacéss par l'intuition, par le sentiment du précoce, par la rencontre existentielle, par des mécanismes inconscients”(8). D'ailleurs, le refus du subjetivisme par JOF s'est manifesté parfois de manière radicale, se traduisant par une condamnation à la fois de la pschanalyse, des psychodynamistes, des phénoménologues et des biotipologues.(9) Il a aussi écrit que “L'une des grandes tentatives pour surmonter le subjectivisme consistait dans l'utilisation des tests mentaux, dont les résultats seraint soumis à l'analyse factorielle” (8). Il convient de noter, toutefois, que dans d'autres travaux, il a semblé vouloir relativiser l'importance des tests psychologiques en clinique psychiatrique. Mieux encore, il a attiré l'attention sur le fait que les tests ne pouvaient pas remplacer l'examen clinique du patient, d'où sa dénonciation de“l'espoir ingénu consistant à trouver, à l'aide des tests, quelque chose de fondamentalement nouveau en sémiologie psychopathologique”. Les tests, ajouta-t-il,étaient susceptibles de comporter “ des aproximations, des exagérations des phénomènes examinés, dont résultait la perte d'une perspective de la totalité”(9). LES IMPASSES DE JOF De cet oeuvre savante, difficile et à la fois stimulante que nous a laissé José Otávio de Freitas, nous pouvons reconnaître certaines critiques pertinentes du subjectivisme psychologique réducteur et une cohérence fondée à partir de concepts élaborés par des grands auteurs classiques de la psychiatrie. Mais, avant tout, sa cohérence s'exprima par son adhésion au courant biologique et comportemental dans le traitement des troubles mentaux. En ce qui concerne les impasses de la pensée de JOF, nous avons déjà souligné sa défense d'un objectivisme radical traduisant une vision réductrice des phénomènes psychiques; son refus de l'inconscient et de son rôle dans les processus mentaux. Ajoutons la façon dont il envisageait la relation médecin-patient, où le psychiatre devait se comporter comme un observateur neutre et non engagé, se désintéressant complètement du transfert, de sa signification et importance, comme si le psychiatre n'était pas un protagoniste essentiel dans cette rencontre singulière. A propos de la rencontre médecin-malade , J.P. Valabrega a écrit: “Les intentions du médecin sont très importantes dans la structuration de la relation avec le malade. Ainsi, sa recherche d'objectivité peut conduire le psychiatre à centrer son étude sur les épreuves intellectuelles au détriment d'une analyse des processus affectifs. Mais, cette perspective consistant à rechercher l'objectivité est invariablement marquée par l'intention même du médecin, c'et-à-dire son système subjectif”(19). Notons , aussi, l'approche phénoménologique de la relation médecin malade , d'après G. Benoit e G. Daumézon: “Depuis Freud, Janet e Bleuler, et surtout la phénomenologie, l'observateur a adopté une autre attitude: celle d'un médecin qui doit décrire sa rencontre avec son patient et dont le résultat va constituer l'essentiel du matériel de son obsevation ”(5). En ce qui concerne la quête d'objectivité et d'un aval scientifiques, le Professeur José Lucena a dénoncé tout un courant de la psychiatrie qui voulait “transformer la recherche du diagnostic en une sorte d'objectivation mécanique de l'entretien”(14). Ila a pris aussi une position très nette sur cette opposition doctrinaire lorsqu'il a écrit:“La genèse de la maladie mentale est le résultat d'une fonction multifactorielle constituée de causes biologiques, psychologiques et sociales “(14). Et Henri Ey, pour sa part, a fait observer que“L'unité et l'intégration du subjectif et de l'objetif, du moi et de son monde, caractérise le fonctionnement de l'activité psychique (13). Il rappele que “la psychologie contemporaine, dans ses aspects gestaltistes, phénomenologiques, structuraux et bio-psychologiques confirme cette unité entre les deux conceptions”, que José Otávio considérait comme antagoniques. LE CHOIX DU COMPORTEMENTALISME Nous l'avons déjà dit, toute la démarche de JOF avait pour visée lobjectivation de la clinique psychiatrique selon les exigences de la connaissance scientifique. Dans ces conditions, cohérent avec ses idées, il s'est appuyé sur des modèles de la psychologie scientifique ( la théorie comportemantale, les tests) dans sa pratique clinique, diagnostique et thérapeutique. Toutefois, il ne parle presque pas de son travail thérapeutique, de son expérience en tant que psychothérapeute béhavioriste,ne dresse auncun bilan des résultats par lui obtenus. Nous pouvons supposer qu'il n'a pas suivi une formation spécifique pour la pratique d'une technique qui, à l'époque, n'était pas très répandue au Brésil. Mais il avait sûrement des connaissances importantes sur la théorie et la technique comportementalistes, qui se sont avérées fort utiles lorrsqu'il a écrit un livre sur Pavlov, publié seulement après sa mort et qui montre clairement son adhésion aux travaux du chercheur russe (10). Par ailleurs, il a énoncé des propositions où l'objet de la psychologie était décrit selon les termes habituels de l'observation du comportement, et non de la production d'états mentaux. C'était exactement la position soutenue par Watson, dans son fameux manifeste à l'origine du béhaviorisme, publié en 1913. Le véritable intérêt de JOF était en réalité aïlleurs, dans l'action des psychotropes sur l'activité mentale, qui a étté d'aïlleurs le sujet de sa thèse , intitulée: “Contribution à l'étude des psychotropes ”. Encore une fois, il a fait preuve de cohérence doctrinaire par rapport à ses propres théories au sujet des origines des maladies mentales, les rattachant à sa visée biologique de la psychiatrie. Sur cette question, il convient de rappeler les propos de Daniel Widlöcher, pour qui “Les défenseurs de l'origine biologique des maladies puisent leurs arguments dans un raisonnement simples: dès lors que le médicament améliore ou guérit les symptômes d'une maladie, c'est qu'il agit sur un trouble de nature biologique e que ce trouble est la cause de la maladie. A partir de ces bases vont se développer les grandes orientations de la psychiatrie biologique.”(20). POUR UNE APPROCHE TRANSNOSOGRAPHIQUE ET PLURIDISCIPLINAIRE DE LA PSYCHIATRIE Face aux problèmes qui ménacent la psychiatrie contemporaine, divisée en courants isolés, quelques uns marqués par le scientisme conquérant, d'autres par la défense d'une psychanalyse qui se veut une anthropologie générale de l'homme(Lantéri-Laura), une question essentielle saute aux yeux: et se l'avenir de la psychiatrie résidait dans l'interdisciplinarité e dans une approche transnosographique et non dans des connaissances spécialisées et isolées? En effet, nous ne pouvons nier l'existence de “plusieurs approches des faits psychiques selon notre façon de les appréhender à partir des conduites extérieures, des dimensions inconscientes, des processus biologiques ou des états mentaux”(12). Nous reconnaissons dans cette énumération, les approches comportementales , psychanalytiques, biologiques et cognitivistes. Dans ces conditions, ne serait-il pas préférable d'éviter les explications manichéennes et par conséquent, réductrices des phénomènes psychiques , qui nous privent en même temps d'une méthode de travail fondée sur la pluridisciplinarité? Dans son travail intitulé: “Les psychotropes, une manière de penser le psychisme?” (20), Daniel Widlöcher écrit que l'étude du mode d'action des psychotropes nous permet de développer un nouveau regard sur le psychisme(...) celui qui consiste en la pluralité des niveaux d'observation. Le même acte de pensée peut être étudié et conceptualisé de manière différente selon le niveau d'observation auquel le clinicien se place”. Par exemple: nous pouvons avoir une lecture phénomenologique, psychodynamique, cognitive, comportementale de la dépression, de l'inhibition, de la phobie, selon les modèles auxquels nous nous référons. D'ailleurs, D. Widlöcher nous propose deux lectures détaillées et très argumentées d'une phobie, d'une inhibition et d'une dépression à partir d'approches psychodynamiques, comportementales et cognitivistes. La nécessité de confronter des savoirs issus de disciplines différentes , comme par exemple la Psychiatrie, les Sciences Humaines et les Neurosciences , a amené des spécialistes farnçais à échanger leurs approches et les publier dans une nouvelle revue intitulée PSN( Psychiatrie, Sciences Humaines, Neurosciences), dont le premier numéro est apparu en janvier 2003 (18). Il s'agit d'une expérience dont l'ambition est de favoriser l'évolution du savoir psychiatrique. D'ailleurs le dialogue entre la psychiatrie et les neurosciences est amorcé depuis plusieurs années, comme nous pouvons constater dans le très récent livre de Gérard Pommier: “Comment les neurosciences démontrent la psychanalsye”(17). Et rappelons que lors du dernier Congrès de L'Association Psychanalytique Internationale, Antôno D'Amasio a été applaudi debout par environ deux milles psychanalystes! CONCLUSION Soulignons, néanmoins, l'importance et la modernité des travaux de José Otávio de Freitas, à un moment où l'histoire de la sémiologie psychiatrique est notoirement négligée: ses écrits nous rappelent la nécessité de cet enseignement comme partie intégrante du savoir de notre discipline. Georges Daumézon avait l'habitude de dire “qu'enseigner la psychiatrie c'était enseigner son histoire, l'histoire des concepts sémiologiques, en notant ses variations et ses vicissitudes en fonction du champ théorique et pratique dans lequel elle s'exerce”(6). Face à ce dialogue qui parâit s'intensifier- et qui comporte des risques de voir les concepts freudiens mal compris des neuroscientifiques et reciproquement- il me plâit d'imaginer la façon dont José Otávio de Freitas se positionnerait dans cette mise en commun de savoirs que l'auteur brésilien avait tendance à considérer comme antagoniques. Il était un homme qui s'éengageait entièrement dans les différents combats qu'il a menés: scientifiques, politiques, littéraires, sociaux, et il a payé très cher nombre de ses engagements, se retrouvant en prison, à cause de ses idées politiques, lors du coup d'état militaire de 1964. Il était vraiment bien armé pour se saisir e faire avancer les recherches modernes concernant les sciences cognitives, dont l'objet est l'étude des ressorts de la pensée en action. Malheureusement, sa mort prématurée à l'âge de 61 ans a mis un terme à une oeuvre qui n'avait pas encore atteint sa plénitude.Mais il nous laisse une riguer méthodologique et une approche des troubles mentaux qui mérite d'être rappelée et réfléchie à l'heure où la psychiatrie contemporaine se débat en quête d'une identité menacée. RÉFÉRENCES
3. HIGIÈNE MENTALE ET IMMIGRATION Docteur Walmor V. PICCININI Traduction : E. de HOLLANDA CORDEIRO L'histoire du mouvement eugénique a été l'objet d'investigations de grande ampleur, comme nous pouvons constater dans le livre de Edwin Black “La Guerre contre les Faibles : L'Eugénie et la campagne nord-américaine pour la création d'une race supérieure » (São Paulo, 2003. Ed. A Girafa). Je soutiens ce point de vue sur l'Eugénie, un terme forgé par F. Galton en 1883 et qui a rencontré un terrain fertile dans certains centres universitaires et institutions américaines, dont l'appui financier a permis à cette théorie de se développer à travers le monde. Dans ce contexte, Charles Davenport, financé par la fondation Carnegie, inaugura officiellement, en 1904, la Station pour l'Evolution Expérimentale de la Carnegie Institution en Cold Spring Harbor, NY. L'idée des eugénistes américains était d'identifier les porteurs de “germes défectueux » et d'empêcher leur reproduction au moyen de la ségrégation et de la stérilisation. Certains ont soutenu l'euthanasie et approuvé son application par les nazis dans les années 1940. Il existe, d'ailleurs, une correspondance écrite par Adolf Hitler, après sa prise du pouvoir en Allemagne en 1934. Dans ces lettres, il remercie des eugénistes américains très connus dont les idées l'ont inspiré lors de l'élaboration de son programme de perfectionnement de la race aryenne. Les idées eugéniques d'améliorer la descendance se sont répandues à travers le monde, conquérant des adeptes dans beaucoup de pays, y compris le Brésil. Ces adeptes n'étaient pas forcément des médecins : des écrivains, des juristes, des entrepreneurs se sont ralliés à ce courant de pensée. A partir d'idées importées des Etats-Unis serait fondée en 1919, la Société d'Hygiène de São Paulo. Pour les eugénistes américains, la miscégénation raciale au Brésil était à l'opposée de leurs intentions. Pour sa part, la Ligue Brésilienne d'Hygiène Mentale fut fondée en 1923. Ce terme d'Hygiène Mentale a été remplacé en 1948 par celui de Santé Mentale. L'idée a été importée au Brésil par Gustavo Riedel, à la demande de Clifford Beers, un activiste américain qui luttait pour l'amélioration des porteurs de maladie mentale. La question de l'Eugénie au Brésil a été présentée de différentes façons, dont certaines ont provoqué un réel malaise dans les milieux psychiatriques, choqués à la fois par leur ton accusateur et leurs interprétations erronées et injustes, reprises d'ailleurs dans des travaux universitaires. En effet, s'inspirant du livre de Jurandir Costa Freire, « L'Histoire de la Psychiatrie au Brésil », 4ème édition, Xenon, Rio de Janeiro, la thèse de l'option eugénique de la Ligue Brésilienne de L'Hygiène Mentale dans les années 1930 a souvent été évoquée par des historiens. Cette option, Jurandir Costa Freire l'explique comme le résultat du rapprochement de la « Ligue » des idéaux nazis de la psychiatrie allemande. La publication de la Loi eugénique allemande de 1934 par les « Archives de l'Hygiène Mentale » a pu renforcer, en effet, les idées de l'auteur. Celui-ci a perdu de vue, néanmoins, le contexte de l'époque : il s'agissait d'une période de l'histoire brésilienne marquée par la crise économique de 1929, par la « Révolution de 1930 », par la révolte concernant la Constitution, en 1932, sans oublier la révolte communiste de 1935 ou la tentative de coup d'état du mouvement intégriste (1938). La réalité est que le Brésil vivait une période d'affirmations totalitaires et que le pays était soumis à la dictature du Président Getúlio Vargas, qui essayait de trouver une voie politique parmi les différentes forces qui se battaient à travers le monde. Il faut également rappeler que l'Hygiène mentale, avec son modèle d'assistance, a joué un rôle important pendant la Première Guerre Mondiale. Par exemple, lors de la mise en place de la sélection et de l'assistance apportées aux soldats américains, dont les résultats se sont montrés supérieurs aux formes traditionnelles de soins s'inspirant de l'influence européenne, devenant ensuite, une aspiration pour nombre de pays. Son utilisation dans l'après-guerre en tant que modèle préventif et d'assistance a donné lieu à la création d'ambulatoires (les « Services Ouverts »), à de nouvelles méthodes thérapeutiques et à la transformation des aliénistes en psychiatres. L'Eugénie, à l'intérieur de l'hygiène mentale, a été à l'origine de l'action préventive de combat à l' alcoolisme, en faveur du renforcement de l'éducation infantile, tout en menant des actions spécifiques visant à développer les examens prénuptiaux et éviter ainsi la propagation de la syphilis. Notons au passage que l'Eugénie subsiste actuellement sous d'autres noms : conseil génétique, contrôle de la natalité, tests pour déterminer l'ADN, entre autres. Le fait qu'elle ait été utilisée par les nazis dans ce qu'on a appelé la « Solution Finale » est une autre histoire. La prise en compte par les milieux académiques des critiques infondées contre la « Ligue Brésilienne d'Hygiène Mentale » (LBHM) a instauré une « dictature intellectuelle » qui rend suspect quiconque cherchant à s'écarter de ces positions critiques répétitives, qui expriment un certain parti pris idéologique. Nous avons noté dans divers travaux, une prise en compte de cette vision des choses par certains chercheurs, à l'instar de Jurandir Costa, qui, dans son Histoire de la Psychiatrie Brésilienne, aborde en vérité une certaine période de l'activité de la Ligue Brésilienne d'Hygiène Mentale. Ce fut le cas, aussi, du livre« La Damnation de la Norme »(R. Machado; A.Loureiro; R.Luz; K.Muricy, 1978, Rio de Janeiro, Ed. Graal). Ce parti pris idéologique se retrouve aussi, par exemple, dans l'excellent livre de Eleonora Haddad Antunes, Lúcia Barbosa e Lygia França Pereira, intitulé “Psychiatrie, Folie et Art, fragments de l'Histoire Brésilienne », São Paulo, Edusp, 1997, notamment dans son chapitre 4, « La Race des Géants : L'Hygiène Mentale et l'Immigration au Brésil » (83-104). L'auteur du chapitre reprend certaines idées, par exemple “la naissance de la psychiatrie brésilienne a eu lieu à partir de la compréhension d'une médecine qui incorpore la société comme son objet et fait corps avec l'instance de contrôle social”. Cette interprétation que s'inspire de Foucault ne peut plus être admise passivement. Beaucoup de penseurs la refusent, dont moi-même. Il est vrai que Eleonora Haddad Antunes a pris la précaution de citer M.H.S. PATTO (“Théorèmes et cataplasmes dans le Brésil Monarchique:au sujet de la Médecine Sociale”, Novos Estudos, CEBRAP; 44; 1996). M.H.S.PATTO questionne, en effet, “l'interprétation faite de la réalité brésilienne des années 1800, où il est question de la nécessité de l'intervention des hygiénistes dans l'espace social. Le but de cette intervention était de mettre au pas une société déjà rigide et qui exerçait un contrôle de la mobilité sociale, le tout fonctionnant sous des apparences répressives moins subtiles ». Comme nous l'avons dit auparavant, L'hygiène mentale a été introduite au Brésil par Gustavo Riedel, en 1923. RIEDEL était natif de la province du Rio Grande do Sul, et, quelques années après son admission à l'Ecole de Médecine de Porto Alegre, il a obtenu sa mutation pour Rio de Janeiro. Il y est devenu médecin généraliste et propriétaire d'un laboratoire d'analyses cliniques. Reçu toujours premier dans tous les concours, il a acquis une grande notoriété, d'où sa nomination en tant que directeur de la Colonie du « Engenho de Dentro », aujourd'hui rebaptisée Colonie Gustavo Riedel. Il a reçu de Clifford Beers lui-même, l'autorisation de créer la Ligue d'Hygiène Mentale du Brésil. La philosophie qui a guidée son activité fut très influencée par le mouvement hygiéniste. Rappelons l'excursion de Belisário Penna et Arthur Neiva à travers l'intérieur du Brésil en 1916, lesquels ont constaté les précaires conditions sanitaires où vivaient les populations. La presse se faisait alors l'écho de la fameuse phrase de Miguel Pereira, “Le Brésil est un immense hôpital ». La Ligue était une entité multiprofessionnelle à but non lucratif, financée par le gouvernement. Mais de là à conclure qu'elle était un organisme publique il y a une grande distance. Nous citons à nouveau Eleonora Haddad Antunes :“ L'enthousiasme des psychiatres brésiliens pour les postulats nazis allemands, évalués par Jurandir Costa, peut exprimer , outre leurs options politiques et idéologiques, le désir d'un Etat similaire, identique aux propositions eugénistes(7). Autrement dit, une institution de l'Etat en mesure d'étendre à l'ensemble de la société, ses intentions totalitaires, à partir d'une matrice conceptuelle, biologique. Eleanora Antunes rappelle encore les trois probables tendances à l'intérieur du mouvement de L'Hygiène mentale : “l'eugénique », représentée par la LBHM et, aussi, par la « Ligue Pauliste d'Hygiène mentale ; l'anthropologique/sociologique, marquée par l'importance du rôle joué par des médecins du groupe du Pernambouco et par quelques hygiénistes de Bahia; et la tendance d'orientation psychanalytique -à laquelle se rattache le Service d'Hygiène Mentale des Etudiants de São Paulo”. Est-ce que la dite classification appliquerait l'épithète « Nazis » aux apprentis psychanalystes Julio Porto Carrero et Durval Marcondes, qui appartenaient au mouvement de L'hygiène mentale ? Ou encore à Ulysses Pernambucano, fondateur de l'Ecole Psychiatrique du Nord-Est du Brésil ? La vérité est qu'aucun n'était « Nazi », et encore moins les autres psychiatres. Le réquisitoire le plus dur sur cette question a été rendu par Arthur Ramos dans « Santé de l'Esprit », une publication du Ministère de la Santé, dont la sixième édition date de 1956. Il écrit que “Tout le chapitre sur ce qu'on a appelé ”l'hygiène raciale” doit être revu. Au Brésil, spécialement, on a beaucoup insisté, par la voix de quelques théoriciens étrangers, (mais aussi nationaux), sur le fait que nous étions un « peuple inférieur », issu de « races inférieures », dont le mélange a produit les « hérédités dysharmoniques ». Le noir aurait été la cause de tous nos maux-renchérissaient d'autres-, lesquels nous enjoignaient à redevenir des aryens. Ces faux scientifiques trouvaient également que le métissage était un facteur de « dégénérescence », que l'une des raisons de notre retard était le métisse dysharmonique, incapable, en situation d'infériorité. Une bêtise scientifique, aujourd'hui acceptée seulement par certains pseudo scientifiques, qui font de la « science » à la solde du politique. Artur Ramos préconisait la mise à l'écart de tous ces racistes, défenseurs d'une race purifiée au Brésil ! En réalité, ce qui était considéré comme un mal lié à la race s'est avéré n'être qu'un mal des conditions hygiéniques insuffisantes : sous-alimentation, pauvreté, alcoolisme...porteuses de toutes les « infériorités ». En ce qui concerne le programme de L'Hygiène mentale, « il était beaucoup plus vaste et plus complexe car il s'adressait aux racines sociales des inadaptations humaines », selon E.Antunes. La question de l'immigration, comme nous l'avons écrit, peut être vue comme une préoccupation légitime des psychiatres. Juliano Moreira, Pacheco e Silva, et d'autres, ont constaté une augmentation croissante des internements d'étrangers dans des proportions significativement plus importantes que chez les autochtones. Cela se passait aussi bien à l'Hôpital des Aliénés qu'à l'hôpital de Juquery. D'où la proposition de mieux sélectionner les immigrés comme étant une façon de freiner l'augmentation croissante des internements. Le problème de l'immigration souffrait de la puissante intervention de l'Eglise Catholique et des manœuvres ethno-politiques du gouvernement de Vargas. Malheureusement, les grandes victimes en occurrence furent les juifs, dont les tentatives d'immigrer au Brésil devinrent plus difficiles, notamment par l'action de certains diplomates. La responsabilité de ces derniers, leur rôle dans la mise en place de ces barrières restrictives n'a malheureusement pas fait l'objet de poursuites judiciaires. La guerre contra l'Axe marqua la fin de l'immigration japonaise. Aujourd'hui, nous assistons au mouvement contraire, des pauvres brésiliens cherchant de meilleures conditions de vie et de travail au Japon.
4. SOBRE A DISLEXIA (A PROPOS DE LA DYSLEXIE) Professor Roger MISES EXCLUSÃO DA PSICOPATOLOGIA ? Roger MISES, psiquiatra, psicanalista, membro titular da Sociedade Psicanalítica de Paris, ligada à IPA. Um artigo do « Nouvel Observateur » afirmou que as teses psicanalíticas ocultaram a pesquisa sobre a dislexia. E isto até os anos de 1980. Caricaturando a psicanálise, a jornalista escreveu que « o distúrbio é atribuído a uma má relação mãe-criança ou ao meio social : « somos disléxicos porque somos filhos de trabalhadores ».Assim fazendo, a jornalista valorizou somente os pontos de vistas neurológicos podendo existir na dislexia, a partir dos quais seriam feitos o diagnóstico diferencial e os tratamentos. Na dita entrevista, um especialista perguntou « se o disfuncionamento cerebral era inato ou adquirido ». A resposta categórica do corpo médico foi : « Nascemos e morremos disléxicos ». Os pesadelos vividos pelos pais dos disléxicos vão continuar com essas novas orientações... Ora, uma circular de 4/05/01 precisa, efetivamente, que os distúrbios específicos do aprendizado da linguagem oral e escrita podem ser considerados como primários, isto é,que suas origens parecem ligadas ao desenvolvimento, independentemente do meio social e cultural. Ao mesmo tempo a circular insiste na deficiência verificada nos domínios sensorial, motor e mental, ou então evoca um distúrbio psíquico. Para os defensores do ponto de vista multidimensional, como é o nosso caso, que não exclui, a priori, nenhuma das maneiras de considerar o problema, esta concepção ignora a realidade das influências podendo vir do contexto social e familiar ou das inadequações pedagógicas ; ela afasta assim, de maneira voluntária, os componentes psicopatológicos. Sobre este último ponto, um inquérito epidemiológico da OMS abrangendo um número elevado de crianças de 5 a 16 anos, distinguiu dois grupos de disléxicos : em um terço dos casos encontrou-se uma síndrome bem específica sem que se pudesse reter , de maneira segura, uma relação com distúrbios evidentes da personalidade; em dois terços dos casos, distúrbios das funções instrumentais encontravam-se presentes, mas eles eram ligados a distúrbios da personalidade, especialmente neuróticos, e às patologias limites. Por conseguinte, seria melhor que o clínico reconhecesse a complexidade dos distúrbios disléxicos. Sinão, a valorização exclusiva dos componentes instrumentais e cognitivos, a partir de uma concepção neuropsicológica exclusiva, viria reforçar as respostas redutoras que contribuem à fixação dos distúrbios por negligenciar a necessidade de apoiar-se nas potencialidades latentes do disléxico. Se isto não for feito, ficaria assim confirmada a opinião enunciada mais acima segundo a qual « a criança nasce e morre disléxica ». Existem formas severas de dislexias que podem se desenvolver em torno de desajustamentos evidentes de tipo neurológico. Porém, seria preferível que elas fossem abordadas de diferentes maneiras por não constituirem um modelo exclusivo a partir do qual fossem examinadas a grande maioria das crianças sofrendo de distúrbios do aprendizado da linguagem escrita.Estes distúrbios levantam outras questões mas são tratados atualmente de maneira aberta, levando em conta os enfoques multidimensionais. Além dos fatos dizendo respeito às crianças sofrendo de dislexia, esta circular levanta diversas questões fundamentais sobre a orientação política da saúde mental na França. Por exemplo:quais seriam as orientações que a circular privilegia quando procura mostrar a superioridade de um modelo reputado como científico mas, na realidade, extremamente redutor. Assim fazendo, uma tal orientação constitue um obstáculo ao surgimento de autênticas intervenções « en rede » que exigem o respeito mútuo das diversas concepções chamadas a uma confrontação no campo da saúde mental. Roger Misès
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